S'abreuver aux bonnes sources, ou le retour aux blogs et au Monde

Nouvelle année, nouvelle bonne résolution : détacher mes lectures de Twitter. Soit arrêter le picorage dans les flux pour suivre mes intérêts de manière plus cohérente. Je me suis donc réabonné à des blogs. Voici la plupart de ceux (très tech) que j'aime suivre et quelques suggestions glanées sur Twitter :

Comment je les agrège ?

Avec le lecteur de flux RSS minimaliste Miniflux, hébergé par son concepteur pour 15 dollars par an. L'interface principale se résume un fil d'actualités surmonté d'un menu simple. Il contient les fonctionnalités que j'en attends, dont l'API Fever pour utiliser les lecteurs sur mobile, comme Reeder.

FreshRSS, plus proche de l'interface habituelle d'un lecteur de flux, est un autre excellent choix. Son fondateur a lancé la version hébergée Flus.io pour 30 euros par an.

Pourquoi je me suis réabonné au Monde

C'est le moment de passer pour un boomer. Je suis abonné à une dizaine de médias. Une frénésie qui ne comble pas la grande lacune de l'information aujourd'hui, l'éditorialisation. Critiquons autant que nous voulons les choix de chaque média, contestons leur ligne, mais c'est encore le meilleur moyen de trier l'information. La rigueur d'une rédaction reste un modèle encore inégalé aujourd'hui.

Le choix d'un média, d'une ligne éditoriale qu'on connait redonne de la sérénité à la lecture de l'actualité. A l'inverse de l'avalanche de contenus des réseaux sociaux qu'on picore, faute d'envie de consacrer du temps à ces sites nous éloignant de nos flux et face à la frustration des paywalls.

Il faut aussi suivre au quotidien un média pour en apprécier la qualité. Les articles lus en diagonale depuis Twitter et les arrêts face au paywall n'en laissent rien voir. D'où le sentiment de plus en plus répandu que certains médias perdent en qualité, alors qu'il s'agit surtout d'une question de temps, d'attention et de grille de lecture déjà imprimée par les messages liant vers les articles.

S'abonner, c'est se forcer à prendre le temps de vraiment lire. C'est bateau, mais comme les abonnés à Spotify écoutent plus de musique, payer incite à s'impliquer et à consommer.

C'est pour tout ça que je me suis réabonné au Monde, après des années à tenter de compenser par ailleurs. J'ai aimé ces années à soutenir Mediapart par exemple, mais pour le même prix, la couverture du Monde est plus complète et sa consultation bien plus pratique. Son vernis de neutralité, aussi critiqué soit-il, tient toujours. Il reste une recherche d'honnêteté qu'on trouve de moins en moins ailleurs.

Surtout, Le Monde a une arme efficace : sa matinale sur smartphone. L'application existe depuis des années et son modèle fonctionne toujours aussi bien : une édition quotidienne d'une dizaine d'articles publiée à 7h, qu'on trie en moins d'une minute pour ne laisser que ce qui nous intéresse. De quoi suivre des séries, comme celle de cette semaine sur l'essor chinois, matin après matin, sans la charge de chercher chaque article et les distractions des réseaux.

Alors oui, la résiliation classique est pénible (je vous voir venir). Il est désormais possible de s'abonner via Google (oui, je sais), qui permet le désabonnement en un clic. Et ça n'enlève rien à la qualité du journal.